Procès à Vevey : un comédien vaudois jugé pour des accusations de violences sexuelles et d’abus sur mineurs
Le tribunal d’arrondissement de Vevey a ouvert l’examen d’une affaire impliquant un comédien vaudois. L’accusé et plusieurs plaignants ont été entendus au sujet de faits présumés survenus entre 2009 et 2020. Selon le dossier, huit des personnes ayant porté plainte étaient mineures au moment des événements.
Contexte et parcours de l’accusé
Au cours de la période visée, l’homme, alors dans la vingtaine, évoluait activement dans le milieu du théâtre d’improvisation. Parallèlement à sa carrière, il encadrait des jeunes comédiens au sein de différentes ligues. Les victimes présumées faisaient généralement partie de ses élèves et nourrissaient l’espoir de se faire une place dans ce milieu artistique.
Témoignages des plaignants
Soirées privées et récits des victimes présumées
D’après les éléments communiqués au tribunal, les faits se seraient déroulés lors de réunions privées où l’alcool était présent. Des jeux à caractère sexuel y auraient été imposés, entraînant des gestes non consentis tels que des attouchements et des baisers forcés. Plusieurs victimes présumées ont livré des descriptions détaillées de ces expériences devant la cour.
Rapports de dépendance et influence
Le Ministère public considère que l’accusé aurait instauré une relation inégale de dépendance. En tant que figure déjà reconnue dans le cercle de l’improvisation, il aurait représenté une référence importante pour ces jeunes aspirants comédiens. Certaines plaignantes ont expliqué l’admiration et l’influence qu’il exerçait sur elles, évoquant également les conséquences psychologiques qu’elles attribuent à cette relation.
Déclarations de l’accusé et réactions en salle
L’homme mis en cause a affirmé avoir perçu ces moments comme des « actes d’amour ». Cette formulation a été rectifiée par la présidente du tribunal, qui a jugé le vocabulaire inapproprié dans le cadre judiciaire. Le prévenu a reconnu la différence d’âge avec les victimes présumées et a exprimé un besoin personnel de reconnaissance affective. Il a présenté des excuses devant une trentaine de personnes venues soutenir les témoins.
Ambiance autour du procès
Dès le début de la journée, la tension était perceptible devant le tribunal, où des inscriptions telles que « feu au patriarcat » avaient été relevées à la craie. À l’intérieur, l’ambiance est restée lourde tout au long des auditions. L’affaire soulève également des questionnements sur la lenteur des procédures judiciaires, certaines plaintes ayant été déposées dès 2017. Plusieurs faits sont désormais prescrits.
Prochaines étapes judiciaires
L’audience doit se poursuivre jusqu’au mardi suivant, avec l’examen détaillé des témoignages et de l’acte d’accusation. À ce stade, l’accusé demeure présumé innocent, conformément au principe de la présomption d’innocence garanti par la justice suisse.