Initiative sur l’immunité des forces de l’ordre: l’UDC défend son projet malgré les turbulences vaudoises
Contexte et portée de l’initiative
L’UDC propose que les policiers ne puissent être soumis à une enquête pénale sans une autorisation préalable du Grand Conseil, dans le but d’établir une immunité de fonction pour les agents en exercice et d’éviter des procédures susceptibles d’être perçues comme abusives.
Réactions et positionnement des partis
Face à ce texte, l’UDC apparaît isolée. Le MCG apporte un soutien mesuré, tandis que d’autres formations restent silencieuses. François Baertschi, président du MCG, juge le dispositif peu idéal mais “mieux que rien” et déplore le nombre de procédures visant les policiers à Genève.
Arguments en faveur
Pour Lionel Dugerdil, ancien président de l’UDC et candidat au Conseil d’État, l’initiative répond à un malaise lié à des procédures jugées vexatoires. Il souligne des poursuites visant des policiers lors d’interventions et affirme qu’un cadre protégeant l’action des agents faciliterait leur intervention sans crainte de poursuites abusives.
Arguments opposés
Sophie Bobillier (Verts) soutient que l’immunité pourrait éroder la confiance du public et entraver la capacité à condamner ou à blanchir lorsque nécessaire. Elle met en avant l’incertitude juridique et affirme que le Grand Conseil manquerait d’outils objectifs pour trancher, risquant d’affaiblir le principe de séparation des pouvoirs.
Cadre judiciaire et faits récents
Le débat s’inscrit dans un contexte où des affaires récentes, comme des messages racistes trouvés dans des groupes WhatsApp impliquant environ cinquante policiers lausannois, alimentent les échanges. Parallèlement, des affaires liées à la mort de personnes lors d’interventions policières et à des enquêtes indépendantes ont été évoquées: le classement et l’annulation de certaines procédures, ainsi que l’affaire Mike Ben Peter encore pendante au Tribunal fédéral, sont évoqués par les partisans de l’initiative comme illustration des «procédures abusives» qu’elle chercherait à éviter.
À propos de la votation et des enjeux publics
La votation genevoise sur cette initiative est prévue le 28 septembre. Le débat met en lumière des questions de contrôle démocratique, d’indépendance des poursuites et de la manière dont les pouvoirs publics évaluent les risques et les garanties entourant l’action policière.