Incendies dans les tunnels : immersion dans un centre de formation des sapeurs-pompiers au réalisme renforcé

Un passé tragique pour guider l’entraînement

La catastrophe du tunnel du Mont-Blanc, long de 12 kilomètres entre la France et l’Italie, remonte au 24 mars 1999. Ce jour-là, un camion chargé de farine et de margarine s’enflamme, poussant les secours à intervenir dans des conditions extrêmement difficiles.

Pour maîtriser l’incendie, les secours ont nécessité 53 heures, et 39 personnes ont perdu la vie, dont deux pompiers. À son apogée, la température atteignait environ 1100 degrés, un scénario particulièrement lourd pour les forces de l’ordre et les pompiers.

Selon Guy Salvetti, qui a participé aux opérations, cet épisode était prévisible: «Plusieurs personnes avaient déjà averti que si quelque chose se passait un jour, ce serait une catastrophe parce que nous n’étions pas formés», a-t-il déclaré au micro de la RTS.

Depuis cet accident, la sécurité des tunnels a été entièrement revue. Cependant, le risque zéro n’existe pas, et l’entraînement des pompiers demeure primordial pour faire face à ce type de situation.

Un dispositif d’entraînement tunnel réaliste

En dehors des pompiers étrangers, la plupart des stagiaires qui suivent deux jours de formation dans le centre de Balsthal proviennent des milices de Suisse romande.

Le site offre un tunnel de 300 mètres spécialement conçu pour refléter au plus près les conditions opérationnelles, avec une trentaine de véhicules et cinq poids lourds opérationnels.

Pour Pierre-Yves Jost, instructeur au Centre intercantonal de formation des sapeurs-pompiers, «le plus compliqué, c’est d’évoluer dans des structures très longues, d’affronter la chaleur et la fumée lorsque la visibilité est quasi nulle».

Chaque exercice dure environ 30 minutes, et les pompiers en sortent épuisés mais mieux préparés à intervenir dans des tunnels réels.

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