Élection présidentielle anticipée en Republika Srpska : un scrutin dans un contexte de crise politique
La Republika Srpska (RS), qui représente la moitié du territoire bosnien, organise une élection présidentielle anticipée. Le scrutin ne remet pas en cause les élections générales prévues en octobre 2026. Les bureaux de vote ont ouvert à 07h00 et fermeront à 19h00.
Contexte institutionnel et cadre du vote
La RS est l’une des deux entités autonomes de la Bosnie-Herzégovine, avec la Fédération croato-musulmane. Le président y nomme le Premier ministre et promulgue les lois, mais ses pouvoirs restent limités en l’absence d’une majorité parlementaire.
Les candidats en lice et les enjeux du scrutin
Six prétendants s’affrontent pour les quelque 1,2 million d’électeurs. Le duel se dessine principalement entre Sinisa Karan, 63 ans, ancien ministre de l’Intérieur et fidèle soutien de Milorad Dodik, et Branko Blanusa, 56 ans, professeur d’électrotechnique, dont la candidature bénéficie du soutien de plusieurs formations d’opposition.
Sinisa Karan
Sinisa Karan est présenté comme le favori et bénéficie du soutien politique de Milorad Dodik.
Branko Blanusa
Branko Blanusa est un universitaire de l’électrotechnique ; son mouvement de soutien émane de formations d’opposition.
Menace et cadre politique
Le vote se déroule dans un contexte marqué par les tensions entre Milorad Dodik, proche de Moscou, et le Haut représentant international, chargé du respect des accords de Dayton. Le Haut représentant dispose de pouvoirs étendus pour imposer ou modifier des lois et pour limoger des élus. Milorad Dodik a dénoncé ces prérogatives et multiplié les avertissements quant à une éventuelle sécession, tout en critiquant l’action de l’envoyé international, Christian Schmidt.
En août, Dodik a été condamné en appel à un an de prison pour non-respect des décisions du Haut représentant; la peine a été convertie en jours-amende et il a été interdit d’exercer toute fonction publique pendant six ans.
Du scrutin à un éventuel référendum politique
Après avoir contesté ce verdict, Dodik a accepté l’élection d’un successeur, juste avant que Washington ne lève des sanctions visant sa politique séparatiste depuis près d’une décennie.
Durant la campagne, Dodik soutenait qu’un vote en faveur de Sinisa Karan revenait à soutenir sa propre vision et sa politique, évoquant la Bosnie comme “un pays impossible” et la RS comme un État qui doit attendre une reconnaissance internationale.
De son côté, Branko Blanusa a affirmé que la Republika Srpska était principalement menacée par les ambitions de son adversaire et a dénoncé l’affaiblissement des institutions pour des intérêts personnels; il a aussi évoqué que Dodik était désormais perçu comme une cible contestataire par le peuple.