Crise politique en France après la démission de Lecornu : quelles suites pour le gouvernement et le budget 2026
Une mission terminée et une démission expliquée
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a indiqué que sa mission était terminée après deux jours de discussions visant à dégager des compromis pour la formation d’un gouvernement. Il précise avoir démissionné lorsque plusieurs conditions n’étaient plus réunies et qu’il ne souhaitait pas reprendre une fonction dans une configuration où ces conditions resteraient inchangées. Il se présente comme un acteur ayant tenté d’aboutir à un accord suffisamment solide pour diriger le pays, sans succès.
Calendrier budgétaire et cadre des débats
Un projet de budget pour 2026 pourrait être présenté en conseil des ministres lundi, afin d’être soumis au Parlement et boucler l’année. Selon Lecornu, ce budget ne sera pas parfait et devra être discuté longuement, car il avait été pensé pour favoriser le débat parlementaire.
Débat sur la réforme des retraites et perspective institutionnelle
Les échanges ont aussi porté sur la réforme des retraites et la possibilité d’un compromis. Une suspension partielle ou temporaire de cette réforme, demandée par une large partie de la gauche, pourrait coûter au moins trois milliards d’euros en 2027 si elle était mise en œuvre. Le chef du gouvernement démissionnaire a insisté sur le fait que la future équipe, quelle que soit sa composition, devrait être détachée des ambitions présidentielles liées à 2027, afin de se concentrer sur les priorités du pays.
Perspective de nomination d’un nouveau Premier ministre et dissolution
Selon les informations communiquées, la situation permettrait au président Emmanuel Macron de nommer un Premier ministre dans les 48 heures si un accord est trouvé. L’objectif est d’éviter la dissolution de l’Assemblée nationale, même si cette option demeure possible selon l’évolution des discussions.
Réactions et positions des partis
Socialistes et écologistes
À l’issue des discussions, des responsables du Parti socialiste ont exprimé des réserves sur une éventuelle suspension de la réforme des retraites et ont demandé des garanties sur les modalités et l’étendue d’un tel gel, y compris sur la durée de cotisation. Des écologistes ont aussi insisté sur la nécessité d’une solution de fond et sur le choix d’un gouvernement qui représenterait une alternative crédible.
Rassemblement national et gauche parlementaire
La présidente du RN a indiqué qu’elle serait favorable à une suspension de la réforme des retraites, tout en appelant à des mesures claires comme la dissolution ou la démission du président lorsque les conditions politiques le permettent. La dirigeante des députés RN a réaffirmé son souhait d’un gouvernement de coalition et a souligné que la composition actuelle de l’Assemblée rendait une alliance stable incertaine. La dirigeante de La France insoumise a expliqué qu’elle censurerait tout gouvernement poursuivant la politique actuelle et a souligné que des alliances devaient être compatibles avec les équilibres parlementaires.
Autres interventions et cadre institutionnel
Aurore Bergé, porte-parole du gouvernement démissionnaire, a réaffirmé qu’il n’existe pas de mandat révocable et que la question de la démission du président n’est pas une option à ce stade. Elle a défendu les consultations en cours et indiqué que, à ce stade, peu de formations souhaitent la dissolution de l’Assemblée nationale, à l’exception notable du RN et de certains groupes.
Prochaines étapes et rendez-vous médiatique
Le Premier ministre démissionnaire est attendu pour une allocution à 09h30 depuis la cour de Matignon, avant de recevoir les représentants du Parti socialiste et d’exposer les conclusions de ses entretiens dans le journal télévisé de 20 heures sur France 2. Par ailleurs, le président Emmanuel Macron n’a pas prévu de prise de parole immédiate afin de laisser le temps aux discussions de progresser.
Enfin, l’horizon officiel précise que le nouveau ministre ou la nouvelle équipe pourrait être nommé dès le lendemain, sous réserve d’un accord politique et des choix du président. Dans ce contexte, les consultations se poursuivent afin d’éviter une dissolution de l’Assemblée nationale et de s’inscrire dans un cadre de stabilité institutionnelle.