Brésil : opération policière dans les favelas de Rio de Janeiro — au moins 64 morts et 81 arrestations
Contexte et bilan préliminaire de l’intervention à Rio
Des scènes de tension et de violence ont marqué l’opération menée au petit matin dans les favelas de Rio de Janeiro, visant l’un des principaux gangs de narcotrafiquants du pays. Le bilan officiel évoque au moins 64 morts, ce qui en ferait la plus meurtrière de l’histoire de la ville.
Objectifs et cible de l’action
L’intervention cherchait à freiner l’expansion du Comando Vermelho, l’une des factions criminelles les plus influentes du Brésil, présente dans plusieurs États du pays.
Réactions internationales et cadre des droits humains
Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a indiqué être horrifié par le nombre de victimes et a appelé à des enquêtes rapides. Il souligne les conséquences létales possibles des opérations policières sur les populations marginalisées et appelle à des garanties pour les droits fondamentaux.
Déroulé opérationnel et chiffres clés
L’action a mobilisé environ 2500 agents, avec deux hélicoptères, 32 véhicules blindés et douze engins de démolition destinés à détruire des barricades dressées par les narcotrafiquants. Elle s’est concentrée sur deux ensembles de favelas situés au nord de Rio, près de l’aéroport international.
Quatre policiers figurent parmi les victimes. Les autorités ont aussi annoncé l’arrestation de 81 criminels et la saisie de 42 fusils d’assaut. Des images de journalistes montrent des groupes d’interpellés conduits, pour la plupart pieds nus et torse nu, à Vila Cruzeiro, dans le Complexo da Penha.
Les habitants ont vu leur quotidien bouleversé: les écoles et les services de santé ont été suspendus et plus de 200 000 résidents ont été affectés par ces perturbations dans les favelas ciblées.
Cadre juridique et réactions institutionnelles
En 2020, la Cour suprême du Brésil avait imposé des restrictions à ce type d’opérations dans les favelas, comme la limitation de l’utilisation des hélicoptères et les interventions près des écoles ou des centres de santé. Ces restrictions ont été levées cette année par la même juridiction, suscitant des critiques d’experts et d’organisations de droits humains.
La commission des droits de l’homme de l’Assemblée législative de Rio a annoncé qu’elle exigerait des explications sur les circonstances de l’action, la décrivant comme ayant transformé les favelas en un théâtre de guerre et de barbarie, selon la députée Dani Monteiro, présidente de la commission.
En 2024, environ 700 personnes sont mortes lors d’interventions des forces de l’ordre à Rio, soit près de deux décès par jour, selon les chiffres publiés.