BPCO et exposition professionnelle au travail : l’Anses confirme un lien causal entre les VGPF et la maladie
Un lien avéré entre l’exposition professionnelle et la BPCO
Fondé sur l’analyse des études scientifiques disponibles, l’avis de l’Anses établit un lien causal avéré entre l’exposition professionnelle aux vapeurs, gaz, particules et fumées et le développement de la bronchopneumopathie chronique obstructive, maladie respiratoire grave et incurable.
La BPCO se manifeste par des symptômes respiratoires chroniques tels que l’essoufflement progressif, la toux et des infections respiratoires répétées, et elle peut entraîner un déclin accéléré de la fonction pulmonaire ainsi que des affections associées comme des infections pulmonaires ou des troubles cardiaques.
En raison de sa progression lente et insidieuse, la BPCO est fortement sous-diagnostiquée et les patients consultent souvent tardivement, lorsque leur capacité respiratoire est déjà significativement altérée, souligne l’Anses.
VGPF et domaines exposés
Ce sigle désigne vapeurs, gaz, particules et fumées issus de réactions thermiques ou chimiques, d’actions mécaniques ou de la combustion de matériaux, et les métiers exposés se retrouvent dans de multiples secteurs.
Des métiers et des secteurs particulièrement exposés
À l’approche de la Journée mondiale de la BPCO, l’agence rappelle avoir analysé de nombreuses études sur des travailleurs et avoir identifié que l’exposition professionnelle aux VGPF peut être à l’origine de cette affection. Ce terme regroupe une grande variété de polluants émis dans l’air, notamment des particules minérales (silice, charbon), des particules organiques (végétaux, moisissures), ainsi que des gaz, vapeurs et fumées issus de réactions thermiques ou chimiques, d’actions mécaniques ou de la combustion de matériaux.
Les métiers concernés se trouvent dans divers secteurs, tels que les mines et carrières, les travaux de bâtiment et travaux publics, les fonderies, la sidérurgie, les cokeries, les industries textile et chimique, et le secteur agricole.
Amandine Paillat, adjointe à la cheffe de l’unité d’évaluation des risques liés à l’air à l’Anses, précise que certains postes exposants ont été identifiés, notamment ceux impliquant la manipulation de végétaux, l’intervention dans des locaux abritant des animaux, ou encore les procédés de meulage et de ponçage où des particules en suspension peuvent être générées par la dégradation thermique.
Reconnaissance, dépistage et prévention
Si le tabagisme, y compris le tabagisme passif, demeure le principal facteur de risque identifié aujourd’hui, des études estiment qu’environ 15 % des BPCO relèveraient d’une origine professionnelle. Certains secteurs agricoles et industriels présentent par ailleurs un risque accru.
L’Anses recommande d’ouvrir une discussion sur la mise en place d’un tableau unique de maladie professionnelle pour la BPCO, afin de faciliter les démarches de reconnaissance des patients. Elle souligne aussi l’importance de réduire le sous diagnostic et de favoriser une prise en charge plus précoce par le dépistage, tant par le médecin généraliste que par la médecine du travail.