Anthony Jackson, pionnier de la basse à six cordes, est décédé à l’âge de 73 ans
Anthony Jackson, figure majeure de la basse à six cordes
Le bassiste américain Anthony Jackson est décédé à l’âge de 73 ans. Musicien discret évoluant en coulisses, il a enregistré sur des centaines d’albums aux côtés d’artistes parmi les plus influents du jazz et de la pop, notamment Michael Jackson, Madonna, The O’Jays, Claude Nougaro et Billy Paul.
Sa carrière comprend aussi des collaborations notables, comme trois disques avec le pianiste vaudois Alex Bugnon et de nombreuses prestations en concert, dont le trio de Tokyo avec Michel Petrucciani et Steve Gadd à la batterie.
Un parcours façonné par l’étude et la recherche du son
Après avoir pratiqué le piano et la guitare, Anthony Jackson a trouvé sa véritable vocation à 16 ans, la basse. Ses apprentissages auprès de maîtres ont nourri une base harmonique riche et sophistiquée, qui est devenue le socle de son style. Il recherchait avant tout la profondeur du son plutôt que la vitesse, que ce soit avec une basse traditionnelle ou, à partir des années 80, avec l’arrivée des synthétiseurs.
Conception de l’instrument idéal
Sa grande ambition a été d’élaborer l’instrument parfait avec l’aide de luthiers réputés: une basse à six cordes capable de couvrir des registres proches de ceux du piano. En ajoutant une corde aiguë et une corde grave supplémentaires, il pouvait jouer des lignes puissantes sans changer d’instrument et réaliser des arrangements presque pianistiques, comme dans le trio de Petrucciani.
Impact et héritage
En poursuivant cette vision sonore, Jackson a mis en lumière l’importance de la basse et des musiciens de l’ombre. Son œuvre compte plus de 3000 sessions en studio et près de 500 albums enregistrés.
Sa contribution demeure marquée par une ligne de basse emblématique sur un morceau des O’Jays, groupe R&B fondé dans les années 60 et encore actif aujourd’hui.