Accès standardisé aux données de prévoyance: les assurés mieux informés sur leur retraite

Un accès standardisé à la prévoyance pour éclairer la retraite

Estimer ce que l’on touchera à la retraite demeure complexe pour de nombreux intéressés. Demander une projection à l’AVS prend des semaines, et comprendre les certificats annuels des 2e et 3e piliers n’est pas simple. Difficile dès lors de savoir ce que l’on percevra à 65 ans, surtout si l’on envisage de réduire son taux d’activité. Les choses devraient toutefois évoluer.

Contexte et objectif du dispositif envisagé

En effet, le Conseil national a accepté, à la quasi-unanimité, une motion du sénateur Erich Ettlin (Le Centre/OW) visant à mettre en place un accès standardisé aux données de prévoyance personnelles. « De nombreux Suisses ne savent que peu de choses sur leur situation en matière de prévoyance et sur les conséquences de décisions telles que celle de travailler à temps partiel », relève-t-il. Il faut donc « offrir au grand public des simulations et des analyses de scénario (ajournement du départ à la retraite ou travail à temps partiel) qui prennent en compte l’ensemble des trois piliers. »

« Les assurés auraient ainsi la possibilité, grâce à des systèmes existants ou encore à développer, de calculer leur future rente. C’est très important si nous voulons que les gens puissent prendre des décisions éclairées en vue de leur retraite », a plaidé Andri Silberschmidt (PLR/ZH).

Réactions et risques perçus

RISQUÉ POUR LES ASSURÉS
La Commission de la sécurité sociale était, elle, opposée. L’accès simplifié aux données des assurés dans les trois piliers créerait un nouveau champ d’activité pour le secteur du conseil, a prévenu Samira Marti (PS/BS). « On risque que de plus en plus de capitaux soient retirés du 2e pilier et investis individuellement dans des produits financiers. Au lieu de garantir des rentes sûres, les avoirs de vieillesse seront ainsi orientés vers des produits d’investissement risqués. »

Réponses officielles et calendrier

La conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider jugeait, elle, la motion inutile. Pour le premier pilier, un message visant à permettre aux assurés d’accéder à leurs données AVS est en cours et devrait être adopté en 2025, a-t-elle rappelé. Par ailleurs, selon elle, la numérisation des 2e et 3e piliers progresse déjà rapidement.