Zurich : le parc Bäckeranlage au cœur des préoccupations face à la hausse du crack
Longtemps présenté comme un espace vert emblématique de Zurich, le parc Bäckeranlage est désormais au centre de vives inquiétudes liées à la consommation de crack. Selon certains habitants, le lieu serait devenu un point de rencontre régulier pour plusieurs consommateurs, estimés à une trentaine, bien qu’aucune donnée officielle n’ait été communiquée. De nouvelles personnes s’y rendraient chaque semaine, d’après ces témoignages.
Un quartier confronté à des tensions croissantes
Le Bäckeranlage abrite également un centre de quartier avec un restaurant, fréquenté par les riverains. Mais l’environnement s’est complexifié pour les établissements locaux. Plusieurs incidents ont été rapportés, notamment aux abords des écoles : du personnel aurait été agressé lors de tentatives visant à éloigner des individus des entrées d’immeubles. Dans certains cas, des enseignants ont indiqué avoir dû faire sortir des personnes dépendantes des bâtiments scolaires, suscitant des réactions parfois tendues.
Andreas Graf, directeur de la garderie PLAYground, qui accueille 150 enfants, a témoigné sur les difficultés rencontrées. Il précise toutefois qu’aucun incident direct n’a impliqué les enfants, même si certaines familles préfèrent éviter que leurs enfants traversent le parc pour se rendre à l’école.
Un problème amplifié par la fermeture d’un centre d’accueil
La fermeture d’une structure d’accueil en 2022 aurait contribué à accentuer les difficultés relevées dans le quartier. Bien qu’une amélioration temporaire ait été constatée lors de la réouverture provisoire d’un autre centre en 2023, la situation se serait de nouveau détériorée au printemps suivant, sans qu’une cause clairement identifiée ne soit avancée.
Les habitants interpellent les autorités
Face à cette évolution, des riverains et commerçants ont décidé de se mobiliser à travers la distribution de tracts et des démarches auprès des autorités municipales. Ils demandent un engagement renforcé de la ville et souhaitent être régulièrement informés des mesures entreprises. Andreas Graf souligne la nécessité d’une double approche : un volet répressif, incluant par exemple la saisie systématique de petites quantités de stupéfiants, ainsi qu’un volet social, par le développement de structures d’aide et de lieux de contact pour les personnes concernées.
La réponse des autorités zurichoises
De son côté, la Ville de Zurich assure prendre la problématique au sérieux. Parmi les actions mises en avant figurent une présence policière accrue, des interventions de travailleurs sociaux de rue, ainsi que le maintien de trois centres d’accueil spécialisés. Ces établissements accueillent chaque mois environ un millier de personnes, pour quelque 30’000 consommations encadrées.
Les autorités reconnaissent par ailleurs une progression de la consommation de drogues dans l’espace public, notamment avec l’essor du crack. Ce produit, relativement bon marché et accessible, expliquerait en partie cette tendance. Les responsables municipaux soulignent néanmoins qu’une disparition totale de ces scènes ouvertes reste peu réaliste dans une ville de grande taille comme Zurich.
Un défi de santé publique et de sécurité urbaine
Entre préoccupations des habitants, contraintes pour les écoles et interventions des services publics, le quartier du Bäckeranlage illustre une problématique complexe, mêlant enjeux sanitaires et sécuritaires. La situation met en lumière la difficulté d’apporter des réponses durables face à la consommation de stupéfiants dans l’espace urbain.