L’UE vise un mur anti-drones rapide, s’inspirant de l’expérience ukrainienne

Contexte et objectif de réactivité

Après des incursions impliquant une vingtaine de drones et trois avions de combat russes, les États membres de l’Union européenne envisagent de renforcer leur défense aérienne, en particulier autour des zones frontalières avec la Russie.

Par ailleurs, des survols répétés de drones non identifiés au Danemark ont contraint les autorités à fermer temporairement l’aéroport de Copenhague, et un second aéroport a été fermé dans la nuit de mercredi à jeudi.

Andrius Kubilius, commissaire européen à la Défense et à l’Espace, a déclaré que les violations répétées de l’espace aérien sont inacceptables et que la Russie teste l’UE et l’OTAN. Il a appelé à une réponse ferme, unie et immédiate.

Réunion régionale et démarche pilotée

Pour tester cette approche, dix États géographiquement proches de la Russie — Pologne, les trois États baltes, Roumanie, Slovaquie, Finlande, Hongrie et Bulgarie — ont été associés à une invitation adressée à l’Ukraine, qui a participé à distance à la réunion.

Selon Kubilius, il faut agir et agir vite, et il convient de tirer les leçons de l’expérience ukrainienne. Denys Chmygal, ministre ukrainien de la Défense, a ajouté qu’il est prêt à partager son expérience d’interception de drones russes avec l’UE, l’OTAN et les pays voisins.

Objectifs opérationnels et calendrier

Les dix pays comptent passer à une phase concrète centrée sur la détection des drones avant qu’ils n’envahissent l’espace aérien de l’UE. Un responsable de l’UE indique qu’un réseau de capteurs terrestres et/ou satellitaires devrait être déployé d’ici douze mois pour détecter et tracer les drones, puis la mise en œuvre des capacités d’interception — plus lourdes et coûteuses — suivra.

Leçons de l’Ukraine et dimensions technologiques

L’Ukraine doit intercepter chaque nuit, ou presque, des centaines de drones lancés par la Russie sur son territoire, et elle demeure l’un des rares pays européens à fabriquer des drones anti-drones — un système jugé plus économique que les missiles ou les avions de chasse utilisés par l’OTAN face aux drones russes récemment observés en Pologne.

Le coût de cet écosystème n’a pas été évalué publiquement. Le commissaire européen évoque toutefois la possibilité d’un financement partiellement assuré par les prêts de 150 milliards d’euros mis à disposition des 27 États membres par la Commission européenne.

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