« Connemara » : une adaptation cinématographique mélancolique d’Alex Lutz du roman de Nicolas Mathieu
Une explorations des blessures du passé et de la quête de sens à travers « Connemara »
Le film « Connemara » d’Alex Lutz, adapté du roman éponyme de Nicolas Mathieu, dépeint le parcours d’Hélène, une femme d’affaires parisienne au bord de l’épuisement professionnel. Après avoir vécu un burnout, elle décide de quitter la capitale pour retrouver ses racines dans les Vosges, sa région natale, où elle retrouve Christophe, son amour de jeunesse.
Les personnages et leurs enjeux
Christophe, ancien joueur de hockey reconnu localement, est aujourd’hui divorcé. Il partage son quotidien entre la prise en charge de son père, atteint de démence, et la garde de son fils, qu’il voit seulement une semaine sur deux. La situation est fragile, notamment à l’approche d’un déménagement imminent de son ex-compagne, qui pourrait bouleverser cet équilibre précaire.
Une réflexion sur le temps, la mémoire et l’identité
Dans cette relation tardive, Alex Lutz explore en filigrane les blessures du passé, la désillusion liée au passage du temps, ainsi que la recherche de sens dans une vie changée. Lors d’une intervention dans l’émission « Vertigo » le 1er septembre, il expliquait vouloir tisser une narration mêlant passé et présent, incarnations du corps en devenir et celui qui est devenu. La métaphore capillaire, inspired par les cheveux de l’héroïne, structure ainsi la narration du film.
Portraits nuancés et réalisme émotionnel
Le réalisateur souligne l’importance de dépeindre des personnages complexes. Il précise vouloir donner à voir une femme moderne, représentative de sa génération, avec ses colère et ses luttes quotidiennes. Concernant Christophe, il le voit comme « un héros du quotidien, fidèle malgré les épreuves ».
Thèmes centraux : mélancolie et passage du temps
Le film aborde également la mélancolie et la conscience du temps qui passe, des thématiques chères à Alex Lutz. Il explique qu’il ne s’agit pas simplement de nostalgie, mais plutôt d’un regard lucide sur le temps perdu et l’impossibilité de le récupérer. La dimension musicale occupe une place importante, notamment avec la chanson « Les lacs du Connemara » de Michel Sardou, qui clôture le film. Ce choix sonore permet à la scène finale de révéler qu’Hélène comprend qu’elle ne peut plus appartenir complètement au monde qu’elle pensait pouvoir retrouver.
Perspectives et sortie du film
Ce long-métrage, visible dans les salles romandes depuis le 10 septembre 2025, propose une lecture sensible et introspective des relations humaines, du temps et de l’identité. Alex Lutz, également en tant qu’acteur et écrivain, annonce déjà son retour en Suisse début 2026 avec son spectacle « Sexe, grog et rocking chair » à Bulle, Monthey et Morges.
Propos recueillis par Anne Laure Gannac. | Adaptation web : Sébastien Foggiato