Expérience de Vulkanisation sismique en laboratoire sous les Alpes : un test de tremblement contrôlé à 1000 mètres de profondeur

Une expérimentation sismique innovante réalisée dans les profondeurs alpines

Ce hiver ou ce printemps, une opération expérimentale vise à provoquer un léger tremblement de terre de magnitude 1 en utilisant une stimulation hydraulique ciblée dans une faille naturelle située sous les Alpes. Cette technique consiste à injecter de l’eau à haute pression dans la faille pour induire le déplacement de fragments rocheux, avec un objectif précis : déplacer d’un millimètre un bloc rocheux de 50 mètres, dans un environnement où une masse de roches d’au moins un kilomètre se trouve au-dessus.

Une installation unique pour étudier la sismogenèse

Une infrastructure de recherche de pointe dans le BedrettoLab

Pour mieux comprendre le déclenchement, la propagation et l’arrêt des tremblements de terre, un tunnel latéral de 120 mètres a été aménagé au sein du BedrettoLab, une plateforme de recherche financée par l’ETH Zurich. Construit à proximité d’une faille naturelle, ce centre d’observation est équipé de nombreux capteurs et instruments de mesure, faisant de cette installation une référence mondiale en sismologie expérimentale.

Les caractéristiques de l’expérimentation

Le séisme simulé de magnitude 1 ne serait pas perceptible par l’homme, puisqu’un seuil de sensation humaine est généralement fixé à 2,5. Stefan Wiemer, coordinateur du projet, précise que le risque que cette déstabilisation artificielle cause des dégâts en surface est négligeable : la probabilité d’un séisme de magnitude 4 à partir de cette expérience est estimée à moins d’une chance sur 10 000, et même un tremblement de cette amplitude n’engendrerait pas de destructions majeures.

Contexte scientifique et objectifs du projet

Ce test s’inscrit dans le cadre d’un programme de recherche global, visant à mieux comprendre le comportement des failles sismiques. La mise en place d’un tunnel latéral supplémentaire, long de 120 mètres, permet d’observer directement le processus de rupture et la dissipation d’énergie selon la progression naturelle d’un séisme. Le projet FEAR (Fault Activation Earthquake Rupture) est l’initiative principale derrière cette démarche, exploitant une infrastructure située dans une ancienne galerie minière réhabilitée, perchée à un kilomètre sous les Alpes.

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